@jesse b. chambers

« Maître Bruce, souhaitez-vous que je prépare votre jet ? » Le concerné boucle sa ceinture. « Ce ne sera pas nécessaire, Alfred. Il vaut mieux rester discret. Si ma visite vient à faire du bruit, ce serait un pas de plus pour le monde pour découvrir qui je suis réellement. » Il murmure, attrapant sa veste pour la placer sur ses épaules. Il se tourne, enfin, vers le Majordome, glisse les bras dans ses manches, qu’il réajuste. « Et qui êtes-vous vraiment, Monsieur ? » Sa question ressemble à un dilemme. Bruce, ou Batman ? Le chevalier demeure silencieux, et lance un sourire en coin à Alfred qui, d’un œil attentif et prudent, le suit du regard et le voit quitter la pièce. C’est un chapeau qu’il attrape en bas des escaliers, celui-ci trônant et n’attendant qu’à épouser la forme de son crâne. Chapeau noir, chapeau sombre, chapeau que son père portait bien avant lui. Un souvenir, un simple souvenir ; et un pincement du cœur à cette idée. Lorsqu’il referme la porte du manoir sur son passage, Bruce enfouit les mains dans les poches d’un manteau qui lui arrive aux chevilles. Le froid vient frapper son visage, et il se mit en marche.

Pour se déplacer de Gotham jusqu’à Central City, il faut prendre le train. C’est ce que le milliardaire s’est résolu à faire. Se déplacer dans sa propre ville est risqué, alors il demeure sur ses gardes, tandis qu’il laisse ses jambes l’emmener là où il devait se trouver. Une fois à la gare, il présente son billet, glisse son doigt sur ses propres lèvres afin que celui qui vérifie ne s’affole pas à la vue d’un nom aussi illustre que le sien, et s’engouffre à l’intérieur. Il trouve sa place, et les heures semblent s’écouler sans même qu’il n’ait eu la moindre notion du temps qui passe. Ses pensées le perdent dans un tourbillon de tourments intérieurs, et la seule chose qui put l’en sortir, fut la voix qui parvient à ses oreilles, lui annonçant qu’il était arrivé à destination. Il descend dans les premiers, et quitte rapidement la gare. Bruce ne sourcille pas une seule fois, demeure silencieux sur son trajet, concentré. Il songe à ce qu’il va dire, à chacune des réponses, à chaque scénario qui pourrait se produire. Il n’est même pas invité, et il s’invite tout seul. Sa présence sera, peut-être, malvenue. Il n’en sait rien, et il n’y a qu’une seule manière de le savoir.

Quickstart Enterprises pointe, enfin, le bout de son nez. Mais si Bruce devait s’arrêter là, il se contente de s’arrêter au prochain arrêt. Des bureaux, d’autres bureaux, de la filiale ; des bureaux que l’on préfère cacher à la vue des médias, à la vue du peuple. A se renseigner, l’homme est au courant de ce qu’il se trame à l’intérieur, du but de cette branche. C’est moins gardé, il semble. Bruce adresse un sourire à la réceptionniste. « Bonjour. Qu’est-ce que vous venez faire ici ? », elle demande, curieuse. Elle n’a pas l’air de croiser beaucoup de monde, ici. « J'ai besoin de m'entretenir avec Jesse Chambers, c’est urgent. » Il fouille dans la poche fourrée à l’intérieur de son manteau, et sort sa carte d’identité, qu’il pose au bord du bureau de la jeune femme et qu’il glisse doucement vers elle. « Le monde n’attend pas. », il rajoute mystérieusement. A la vue du nom, la réceptionniste attrape le téléphone posé à sa gauche. « Mademoiselle ! Monsieur Wayne pour vous ! Il dit que c’est urgent, je vous l’envoie. » Et sans même demander son reste, elle repose le téléphone sur le combiné, et indique une porte à son interlocuteur. « Je vous remercie. » Il reprend sa carte d’identité, qu’il range à l’endroit où il l’avait prise, et s’empresse de se diriger vers la porte qu’elle lui a indiqué.

La porte, il toque puis il la pousse, et jette un rapide coup d’œil à l’intérieur. Il a besoin de ce geste, sa méfiance est sans failles. Finalement, il l’ouvre en grand, et se présente à l’encadrement. « Jesse Chambers. », il commence, entrant dans son bureau, refermant soigneusement la porte derrière lui. Il ne veut pas qu’on les interrompe. « Bruce Wayne. » Mais elle a sûrement déjà entendu parler de lui. Le nom Wayne a toujours été plus ou moins populaire, dans cette haute hiérarchie à laquelle ils appartiennent. « Vous devez certainement vous demander ce que je fais ici. », il commence. Ses pas le guident lentement jusqu’à elle, brisant les quelques mètres qui le séparait de son bureau. « J’aurais besoin de vos services. Mais pas de n’importe lesquels. » Il s’assoit sur le fauteuil qui lui faisait face. « Je sais ce que vous êtes, qui vous êtes. »